Article sur: les requins
Cela fait plus de 400 millions d’années que les requins, poissons cartilagineux, peuplent les mers et océans. Ils sont sous leur forme moderne depuis 100 millions d’années. Il y a approximativement 400 à 450 espèces de requins. Certaines viennent tout juste d’être découvertes.
Il y a quelques décennies, personne n'aurait pu imaginer que les requins puissent disparaître….
Surexploitation des ressources, pêche intensive… Cela concerne plutôt le thon, la morue. A l’occasion, la baleine. Le requin, lui, attirera peu de regards compatissants. Et pourtant, il en aurait besoin.
La cause en est multiple. La surpêche, bien sûr, destinée à alimenter un marché de viande et de nageoires de requin, mais aussi la pêche sportive qui se démocratise de plus en plus, ainsi que la pêche au thon et à l’espadon car elle provoque la prise accessoire de millions de requins chaque année.
Au moins une demi-douzaine d’espèces de requins sont en déclin rapide dans l’Atlantique Nord depuis 15 ans, alerte une étude parue dans la dernière édition de la revue Science. Dans le pire des cas, celui du requin-marteau blanc, le déclin atteint l’impensable 75%, écrit l’auteure principale, Julia K. Baum, du département de biologie de l’Université Dalhousie à Halifax (Nouvelle-Ecosse). Dans tous les autres cas étudiés, la baisse démographique est de plus de 50%. Autrement dit, là où il y avait quatre requins d’une espèce, il n’y en a plus que deux, voire un seul.
Lors de l’assemblée annuelle de l’AAAS (American Association for the Advancement of Science) qui s’est déroulée à Boston du 14 au 18 février dernier, Julia Baum, spécialiste des requins mondialement reconnue et titulaire d’une bourse postdoctorale du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) à la Scripps Institution of Oceanography, a tire la sonnette d’alarme. « Comme pratiquement aucune restriction n’est imposée à cette pêche qui s’intensifie, de nombreuses espèces de requins sont maintenant considérées comme des espèces menacées d’extinction » affirme la jeune chercheuse.
Evidemment, le faible capital de sympathie dont jouit le requin y est pour quelque chose. “L’intérêt pour les requins est faible à travers le monde”, déclare à la BBC Rachel Cavanagh, spécialiste des requins à l’Union mondiale pour la conservation de la nature. Et les études à leur sujet sont en conséquence plus rares que celles qu’on a sur les baleines, ou même la morue. Conséquence: les données dont il est question ici, sur l’Atlantique Nord, révéleraient peut-être un déclin tout aussi pire, si on effectuait la même recherche dans d’autres régions…
Julia Baum cite notamment le requin marteau halicorne, une espèce à la fois très connue et emblématique réellement menacée de disparaître à court terme en raison de la forte demande du marché en nageoires. Celle-ci sera d’ailleurs officiellement déclarée cette annéeespèce menacée d’extinction par l’UICN (Union mondiale pour la nature), considérée comme la source la plus complète sur les espèces de plantes et d’animaux menacés.
Les recherches effectuées depuis cinq années par la biologiste ont permis de déterminer que les populations de requins tigre, requins marteau halicorne, requins bouledogue et requins obscurs ont diminué de 95 % depuis le début des années 1970. Or, le problème du requin n’est pas tant qu’il est chassé par l’homme, que son garde-manger, lui, l’est: le requin trône en effet au sommet de la chaîne alimentaire, de sorte que la surpêche de certaines espèces, comme la morue ou l’aiglefin, le menace. Et au contraire de la morue ou de l’aiglefin, qui se reproduisent vite, le requin peut prendre 15 ans à atteindre l’âge adulte -et au moins une espèce, le poisson-chien, vit une gestation de 22 mois.
article sur les thon rouges
Suite à un article paru dans les Echos le 1er mars certains se demandent si le thon rouge est vraiment en danger. Cet article est paru dans le journal suite à une conférence donnée par les thoniers fin février à Marseille, à laquelle l’Ifremer, institut de recherche citée dans cet écrit, n’a pas participé.
L’Ifremer déclarait hier que cet article ne reflète pas sa position. L’institut de recherche précise son point de vue sur son site et a demandé un droit de réponse dans ce journal. Des articles de Libération, du Figaro et de la Croix , parus le 2 mars rétablissent aussi le point de vue de l’IFREMER sur la réalité de la menace sur l’espèce.
En quelques mots, dans son étude par survol du Golfe du Lion fin 2009, l’Ifremer a effectivement noté une amélioration dans le nombre de thons juvéniles, donc pesant moins de 30 kilos. Mais cette étude reste partielle, sur une zone très précise. Selon La Croix , cette zone d’étude couvre « 1 % de la distribution géographique totale du thon rouge de Méditerranée et de l’Atlantique Nord ». Elle ne permet pas donc pas d’évaluer globalement le nombre de thons. De plus, toujours selon l’Ifremer, ces effets positifs sont certainement dus aux premières mesures de protection prises depuis 2007, notamment à l’interdiction de pêcher des thons de moins de 30 kg, appelés juvéniles.
Les manœuvres des thoniers pour influencer l’opinion, à l’approche de la Cites qui se tiendra dans dix jours, ont bel et bien commencé, mais les scientifiques dans leur très grande majorité n’ont pas changé d’avis : le thon rouge est bien une espèce menacée.
source:
http://oceans.greenpeace.fr